A quoi sert la Suisse, me demandais-je il y a quelques années dans ces mêmes colonnes. A quoi sert la Suisse ? A aller en Italie. Eh bien, ça n’est plus vrai ! De nos jours, la Suisse sert aussi à montrer l’exemple. Les Suisses viennent de décider d’expulser les criminels étrangers. Enfin, pas tous les Suisses. Ceux des cantons alémaniques, sauf celui de Bâle Ville. Ceux des cantons francophones, sauf celui du Valais, ont voté contre. Ce qui prouve définitivement que la langue n’est pas la base de l’identité nationale. Puisque la Confédération Helvétique vient de démontrer qu’on peut être con et nationaliste en parlant allemand ou français ! Donc, 52% des Suisses ont voté pour qu’on expulse les étrangers coupables de crime. Je dis bravo ! Les Suisses ont mille fois raison. Rien ne vaut un criminel national. Je comprends les Suisses. Si leur fille doit être violée, si leur femme doit être assassinée, qu’elle le soit par un vrai Suisse. C’est quand même plus classe. Immédiatement, un groupe de députés français, membres de l’UMP, a applaudi et demandé qu’on s’inspire de l’exemple helvète. Comme ils ont raison. Il y a quelques semaines s’est déroulé en France, le procès d’un groupe de terrifiants criminels, qui ont torturé durant des jours un pauvre type, lui arrachant les dents, lui crevant les yeux, lui faisant subir milles horreurs jusqu’à ce que mort s’en suive enfin. Eh bien, ceux-là étaient de vrais français, avec des noms qui sonnaient bien, des papiers en règle et plusieurs générations de sang pas impur. Les parents de la victime ont dû être heureux de savoir que les bourreaux de leur fils n’étaient pas de vulgaires étrangers. En Suisse, une affiche de propagande en faveur de la nouvelle loi annonçait : « Ivan S., Violeur et bientôt Suisse ? ». Aucune affiche ne proposait cet autre slogan : « Roman P., violeur et peinard en Suisse ». Forcément, le prénommé Roman a violé aux Etats Unis et apporté ses sous en Suisse. Dans ce cas de figure, la loi ne vaut pas. Les criminels doivent être nationaux. Chacun ses criminels. D’appellation d’origine contrôlée. Donc, la Suisse va renvoyer les étrangers coupables de crimes sur son territoire, dans leurs pays d’origine. Qui ne vont sûrement pas être ravis de récupérer ce genre de compatriotes. Mais comment riposter ? J’ai trouvé la parade imparable ! Enfin, soyons honnête, rendons à Adolf ce qui revient à Adolf. En effet, avant guerre, un tueur en série allemand avait été arrêté en France. Aussitôt, le pouvoir nazi l’avait déchu de sa nationalité. Voilà la solution. Dès que la Suisse veut renvoyer un délinquant dans son pays, il suffit que celui-ci le déchoie de sa nationalité pour qu’il soit impossible de le lui retourner. Bien attrapée, la Suisse. Mais alors, que faire de ces criminels indésirables mais désormais apatrides ? Une fois de plus, j’ai trouvé la solution. Il faut trouver une zone franche, un endroit où tous les pays enverront les criminels non nationaux. Je propose le Monténégro. A part de décor aux films de James Bond, je ne vois pas l’utilité du Monténégro ! Rien que le nom, Monténégro, c’est nul. On dirait un ordre de Georges Bush à son domestique : « Mon thé, négro ! ». Montevideo, Monte-Carlo ou Montez Carla, je comprendrais, mais franchement, Monténégro. Et si le Monténégro refuse ? Eh bien, le Roi de la Suisse, Koffre 1er, dit le Fort, lui déclarera la guerre ! Ainsi, chaque pays gardera ses bons violeurs, ses bons tueurs en série, bien nationaux, bien de chez soi et renverra les autres, d’origines douteuses au Criminel Land.
Attention, ce qui précède est un tissu de plaisanteries, je n’ai rien contre le Monténégro que je rêve de visiter. Que les Monténégrins me pardonnent. Quant à la Suisse, qu’elle sache que je ne déposerai pas mes dettes dans ses banques ! Que dorénavant, je remplace le chocolat suisse par le chocolat belge francophone. Que je vais révéler que porter une montre suisse à son poignet, c’est être aussi vulgaire que Sarko. Que j’ai bien envie de lui envoyer quelques Belges pour provoquer en deux semaines une guerre linguistique dans la Confédération. C’est injuste pour les 48% qui ont résisté à la xénophobie ? C’est pour les aider. Tiens, à ceux-là, je conseille d’adapter une géniale campagne d’affiches danoise en proclamant : « Amis étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les Suisses ».
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