Voici ce que j’écrivais le jeudi 30 juin, soit la veille de la libération de DSK:
Que sait-on de nouveau sur DSK depuis le début de l’affaire ? Grâce à la sagacité et à l’opiniâtreté de vaillants journalistes n’écoutant que leur courage et tuant le temps au comptoir du bar de leurs hôtels, des tas de trucs passionnants. Il est en Amérique ; il se prénomme Dominique ; il habite une maison pharaonique ; ce sont des hommes qui l’astiquent (la maison pharaonique, pas le Dominique) ; il porte un bracelet électronique ; sa femme a plein de fric et elle est très chic ! Voilà des informations qu’elles sont intéressantes, comme aurait dit Coluche (qu’est-ce qu’il nous manque !). Donc, tous les envoyés spéciaux qui ruinent leur rédaction en notes de frais et en indemnités de dépaysement n’ont absolument rien à nous mettre sous la dent. Pourtant, les journaux en font des pages et les télés des heures ! Et c’est presque entre les lignes qu’il faut chercher non pas le scoop, mais l’intention maligne. Ainsi dans l’Express, un article nous raconte par le menu la garde en vue du bonhomme. Evidemment, absolument rien d’intéressant, du blabla délayé, du dit et redit, du lu et du relu. Franchement, apprendre qu’il a demandé un sandwich, ça nous avance à quoi ? Si au moins on nous disait à quoi il était le casse-croûte, je comprendrais. Dans cet océan de platitudes pourtant, au détour d’une phrase, la grenade dégoupillée. Je cite : « Je vais vous donner un autre numéro, répond le leader socialiste ». Le leader socialiste ? Ah bon ? Je savais que le 14 mai, date du début de l’affaire, DSK était directeur général du FMI, mais leader socialiste, j’ignorais. Quel était son poste, son titre, sa fonction au PS ? Quelles étaient ses responsabilités ? C’est simple, il n’en avait pas. Mais, glisser ces quelques mots, c’est une façon comme une autre de créer la confusion. Par ailleurs, d’autres zélés scribouillards écrivent, selon leur humeur, au sujet du même individu, soit « le candidat socialiste », soit « le candidat aux primaires socialistes ». Or, les mêmes, quelques jours avant le 14 mai se lamentaient que DSK attende pour se déclarer. Ils lui reprochaient précisément de ne pas être candidat. Ni aux primaires, ni donc à la présidentielle. Il leur arrivait même de rappeler que bien que favori des sondages, rien ne garantissait qu’en cas de candidature, il remporterait les primaires. Et que c’était peut-être pour ça qu’il hésitait à se déclarer. Alors, faudrait savoir ! S’il n’était pas encore candidat, c’est qu’il n’était pas candidat. Un point, c’est tout. Il est donc tout aussi malhonnête de le qualifier de leader socialiste que de candidat socialiste. Ce type est probablement un gros dégueulasse, peut-être pire, la justice le dira, mais il n’est ni un leader socialiste ni un candidat du même métal.. L’autre matin, à la radio, le responsable des députés UMP, Christian Jacob a affirmé, parlant de la morale : « il y a un mois, les socialistes auraient été bien en peine de parler de morale » : Allusion à l’arrestation du 14 mai. Christian Jacob, c’est le type qui disait de DSK, ouvrez les guillemets et prenez l’accent paysan en roulant les R : « L’est point de chez nous, c’te gaillard-la. N’a point de paille sous ses semelles, c’te lascar. N’sent point bon not terroir, c’te zigue ». Tout juste s’il ne lui trouvait pas un air « pas très catholique ». Bref, ça commence à me chauffer les oreilles, cette offensive nauséabonde des sbires du Tsar Kosy ! Si DSK est effectivement condamné pour viol, ça ne fera pas des socialistes des violeurs. Ou alors… Rappelez-vous. Il y a deux ans, le député UMP de Thionville, le navrant Jean-Marie Demange, ancien maire de cette belle ville, sarkozyste convaincu, tabasse sa maîtresse, la relève par les cheveux et lui met une balle dans la tête. Attention, tout cela n’est pas au conditionnel. Pas de présomption d’innocence. Il l’a fait, devant des témoins, puis il s’est suicidé. Ce qui n’absout pas son crime. Je crois que c’était pile poil pour la Journée contre les violences faites aux femmes. Ce taré a battu puis assassiné une femme. Pensez-vous que cela fait de tous les députés UMP des tueurs de femmes ou des complices? Bien sûr que non. Mais au lieu de dénoncer son abominable forfait, ils ont respecté une minute de silence à l’Assemblée Nationale à sa mémoire ! Sans commentaire…
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