Un chose m’intrigue tout particulièrement dans l’affaire Bettencourt-Toujours. Oh, pas l’incroyable succession de coïncidences qui permettent à de méchants journalistes de harceler le pauvre ministre Woerth. Car il s’agit bien de coïncidences. Une des premières fortunes de France est gérée par un monsieur. Ce monsieur reçoit, pour la conseiller, l’épouse du ministre qui est par ailleurs trésorier du parti au pouvoir. Quinze jours plus tard, le monsieur embauche l’épouse, à un salaire plus que confortable. Quelques semaines après ladite embauche, le monsieur est décoré par le ministre – trésorier, des insignes de la Légion d’Honneur. Des écoutes révèlent que le monsieur gestionnaire de fortune a de nombreux rendez-vous avec le ministre – trésorier. Le monsieur planque près de 80 millions d’euros de la propriétaire de la fortune en Suisse. Le monsieur lui-même figure sur la liste de 3000 contribuables ayant du pognon en Suisse. Le ministre – trésorier dispose de ladite liste. La propriétaire de la fortune aime bien faire retirer de grosses sommes en liquide, car sans doute, elle ne possède pas de carnet de chèques. D’après ses anciens collaborateurs, elle aimait bien aussi distribuer du pognon à des responsables politiques. Des trésoriers de parti, entre autres. Mais pas à tous quand même. Plutôt à ceux qui n’habitent pas trop loin de son hôtel particulier de Neuilly. Elle paye très peu d’impôts, grâce à son gestionnaire de fortune, le fameux patron de la femme du ministre – trésorier. Les services de ce dernier, non seulement ne diligentent aucune enquête sur le monsieur, ni sur la propriétaire de la fortune qu’il gère, mais remboursent à cette dernière la bagatelle de 30 millions d’euros l’an passé. Je dois en oublier, mais qu’importe, tout observateur un tant soit peu objectif conclura comme moi qu’il ne s’agit, à l’évidence, que de coïncidences. Faut-il avoir un esprit torve et de mauvaises intentions pour déceler quoi que ce soit de louche dans cette série de, – comment déjà ? – coïncidences. Donc, tout cela ne m’étonne pas, ne suscite chez moi aucune suspicion, aucun doute ! Non, le mystère est ailleurs. Et il crève les yeux. D’où vient la fortune de Madame Bettencourt – Toujours ? De son père, collaborateur pendant la guerre ? Copain de Déat et consorts ? Un peu, évidemment. Les collabos avaient plus le sens des affaires que ces nazes de résistants, parfaitement incapables de faire le baisemains à Madame l’épouse de l’Oberstumpführer. Mais l’essentiel de sa gigantesque montagne d’argent lui vient de l’Oréal. Vous savez, les produits qui rendent belle (et même beau), qui enlèvent les rides, qui font bronzer, qui permettent de rajeunir, « parce que vous le valez bien ». Donc la Bettencourt-Toujours, en plus des dividendes de ses paquets d’actions l’Oréal, je suppose qu’elle a le droit d’utiliser à volonté les produits de la société qu’elle possède. Non ? Autant qu’elle veut. Dès que le laboratoire vient de mettre au point une nouvelle crème miracle, hop, on lui en livre deux semi-remorques. Gratoche ! Pour les cheveux, la peau, le contour des yeux, le teint, la fermeté des chairs ; contre le bide, la culotte de cheval, les poils disgracieux, les rides, les ridules, les cernes, les poches sous les yeux. Pour sentir bon sous les bras et dans la culotte, pour rester éternellement jeune et séduisante ! Les trucs à 150 euros le tube minuscule, elle peut se baigner dedans. C’est pas parce que mon boulanger de père ne rapportait que les baguettes cassées ou tordues à la maison, que les riches doivent être aussi cons que les pauvres. La Bettencourt-Toujours, elle ne va quand même pas se priver. Et c’est là que je m’étonne. Vous avez vu sa tronche ? A 85 ans, on ne doit certes pas ressembler à une ado, mais vous avez vu sa tronche ! Tirée de traviole, lissée à la truelle, bosselée au burin, peinturlurée à la brosse, ravagée au vitriol. On dirait le boulot d’un apprenti carrossier alcoolo qui a sniffé les solvants et fumé l’huile de vidange. Un désastre. Si ma grand-mère avait ressemblé à ça, je serais devenu soit serial killer, soit trésorier de l’UMP ! Je tire de ce constat deux conclusions . Premièrement, Dieu est grand, qui punit les riches en les laissant se faire la gueule qu’ils méritent. Deuxièmement, si vous ne voulez pas vous retrouver avec la bobine de Bettencourt-Toujours, boycottez les produits l’Oréal. Si c’est pour devenir moche en remplissant les caisses de l’UMP, autant prendre sa carte, c’est plus simple et plus direct !
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